Couvent de Gesù : fin de l’insécurité pour les habitants et le quartier

En vertu des articles 133 et 135 de la nouvelle loi communale, le Bourgmestre de Saint-Josse a pris, ce jeudi 31 octobre 2013, un arrêté de police pour atteinte à la sécurité, à latranquillité et à la salubrité publique concernant le couvent Gesù situé au n°2, rue Traversière dont le propriétaire est la S.A. Rue Royale.

En vertu des articles 133 et 135 de la nouvelle loi communale, le Bourgmestre de Saint-Josse a pris, ce jeudi 31 octobre 2013, un arrêté de police pour atteinte à la sécurité, à latranquillité et à la salubrité publique concernant le couvent Gesù situé au n°2, rue Traversière dont le propriétaire est la S.A. Rue Royale. Cet arrêté ordonne d’une part, à tous les occupants d’évacuer les lieux dans les 24 heures et d’autre part, au propriétaire de prendre toutes les dispositions pour rendre le bâtiment inaccessible. A défaut d’une réaction immédiate, les mesures seront prises par

la commune aux frais du propriétaire.

Cette décision fait suite aux différents rapports du Service de l’Hygiène de la Commune

rendu le 21 octobre 2013, du Service d’Incendie et d’Aide Médicale Urgente de la Région

de Bruxelles-Capitale, rendu le 14 octobre 2013 et également, suite à la multiplication des

Procès-verbaux de la police et aux plaintes du voisinage.

Il ressort de ceux-ci que la conception du bâtiment n’est pas adapté à un taux d’occupation

si élevé, et que les équipements n’offrent pas de garanties suffisantes :

  • · installations électriques dangereuses,
  • · absence d’éclairage de sécurité,
  • · insuffisance d’extincteurs,
  • · état général du bâtiment déplorable,
  • · accumulation de déchets et présence de rats,
  • · dégradation volontaire du bâtiment,
  • · et absence de contrôle du sas de sécurité.

Il en ressort également des problèmes relationnels récurrents entre les différents occupants

du Gesù qui a pour conséquence un état d’insécurité permanent tant pour les occupants

que pour le voisinage :

  • · exploitations des plus faibles ,
  • · vols,
  • · règlements de compte,
  • · blessures suite à des rixes,
  • · actes de violences,
  • · usages de drogues,
  • · et prostitution.

L’urgence de la situation a contraint les autorités communales à faire cesser les atteintes à

la salubrité, à la sécurité et à la tranquillité publique.

A maintes reprises, Emir Kir a tiré la sonnette d’alarme sur la situation du Couvent du

Gesù :

• En avril dernier, lors de sa visite sur place avec les services communaux, le

Bourgmestre avait apporté l’aide de la commune notamment en matière

d’évacuation des déchets. En échange, les occupants s’étaient engagés à maintenir

les lieux salubres, propres et sécurisés.

• Mais force est de constater que cet engagement n’a pas été respecté par les

occupants. Le bourgmestre a donc mis en demeure le propriétaire S.A. Rue Royale

et les occupants à prendre toutes les mesures pour rétablir la sécurité, la salubrité

et la tranquillité publique.

• En septembre dernier, un rapport de l’Union des Locataires Marollienne (U.L.M.)

est parvenu au Bourgmestre. Dans ce rapport, l’U.L.M. déclare son impuissance à

faire face aux actes de violences perpétrés dans le Couvent et de déclarer qu’ils ne

peuvent « plus continuer avec les moyens actuels » et qu’ils craignent « un accident

grave cet hiver » et qu’ils n’ont plus « la force d’affronter la crise qui se déroulera

cet hiver. ». La conclusion du rapport est qu’ils préfèrent « quitter physiquement le

Gesù. »

• Suite à ce rapport, le Bourgmestre a multiplié les initiatives en prenant contact avec

l’ensemble des ministres fédéraux et régionaux et plus particulièrement Maggie De

Block, Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration et Christos Doulkeridis, Secrétaire

d’Etat bruxellois en charge du Logement, afin de trouver des solutions concrètes

pour le relogement des occupants.

Tous les risques encourus ne permettent pas de maintenir les occupants dans le couvent de

Gesù.

Il apparait clairement que la gestion collective dans de grands ensembles tel que le Gesù

n’est pas la solution. Au contraire, cela contribue à déstructurer et à maintenir dans la

précarité les personnes comme l’ont attesté le 23 octobre dernier, de nombreux

intervenants lors du colloque « Les familles migrantes, dites “roms”, en errance à

Bruxelles » .

1. La commune estime que seule une solution solidaire mobilisant toutes les forces

institutionnelles, communales, régionales et fédérales, avec des relais associatifs,

permettraient de rencontrer les besoins et réalités sociales et culturelles des occupants du

Gesù. Et cette solution passe notamment par une identification des occupants, par une

prise en charge par les autorités respectives, et en assurant un accompagnement

individualisé.

2. Pour la commune de Saint-Josse seul un projet à taille humaine peut se concevoir

comme, un accueil des personnes dans des maisons d’habitation tout en assurant un réel

accompagnement social.

3. Concrètement, pour la prise en charge et le relogement des occupants, la commune a

mis sur pied une Task force ( en collaboration avec le CPAS de Saint-Josse, le Samusocial,

et Fedasil) qui portera une attention particulière aux familles avec enfants.

4. Dans ce cadre, la commune réitère sa demande à toutes les autorités compétentes pour

qu’elles mettent rapidement à disposition des logements (et pas de grands bâtiments vides

ou autres chancres qui conduisent forcément à une plus grande précarité des personnes.)

31 octobre 2013