UNUTMAYINIZ'... 87. SCHAERBEEK KARNAVALI 19 MART'TA

Schaerbeek Karnavalı 86 yıldan beri aralıksız düzenlenmekte. Geleneksel hale getirilen Karnavalın bu sene yapılıp yapılmayacağı konusu tartışma yaratmıştı. Terör endişesiyle ertelendiği dedikodularına rağmen, 19 mart'ta yapılacak 87. Schaerbeek karnavalı'na 30'u aşkın kültürel kurum destek vermekte.

Schaerbeek Karnavalı 86 yıldan beri aralıksız düzenlenmekte. Geleneksel hale getirilen Karnavalın bu sene yapılıp yapılmayacağı konusu tartışma yaratmıştı. Terör endişesiyle ertelendiği dedikodularına rağmen, 19 mart'ta yapılacak 87. Schaerbeek karnavalı'na 30'u aşkın kültürel kurum destek vermekte.

her yıl geleneksel olarak düzenlenen karnaval'da bu yıl da renkli görüntülerin yaşanması bekleniyor. karnavala Başkan Bernard Clerfayt ve karnaval'dan sorumlu Etienne Noel, Başkan yardımcıları ve meclis üyelerinin de katılması bekleniyor.

Carnaval de Schaerbeek

Sur les traces du carnaval à Schaerbeek

Tout commença au lieu-dit « Den Berg Van De Krumme Trien ». En français, « Colline de Trinette la bossue ». Ce qui en soi, fleure déjà bon un petit air de carnaval !

En 1902, l’Hôtel communal n’avait que quelques années et surtout n’avait pas encore subi le terrible incendie, qui allait faire la « une » des premiers quotidiens de la capitale. Cette année-là, le 10 mars, quelques commerçants fondaient le « Cercle des Intérêts Matériels de la place Colignon », rebaptisé en 1903, le « Cercle place Colignon-Attraction ». Cette organisation avait pour but de s’occuper de tout ce qui pouvait contribuer au développement et à la prospérité du commerce schaerbeekois. Ses premières initiatives furent les œuvres de MM. Louis Sobry, Armand Simon, Jean-Baptiste Susant et Emile Goessels. La création la plus prestigieuse fût la réalisation des premiers cortèges carnavalesques de Schaerbeek.

Il ne reste, malheureusement, que peu de documentation sur ces premiers cortèges que quelques cartes postales, vieilles photos ou affiches en couleur. Le cortège poursuit, d’année en année, son petit bonhomme de chemin pour être interrompu une première fois par le Première Guerre mondiale. Il ressuscita en 1921, grâce à l’énergie de Léopold Cromps, conseiller communal, aidé de quelques dévoués qui décidèrent de faire revivre le carnaval. Ils organisèrent ainsi le cortège carnavalesque qui obtint un réel succès malgré le faible subside de 3000 francs, dont il bénéficia. Sous cette impulsion, les membres du Cercle parvinrent à renouer avec la tradition et le cortège carnavalesque eut lieu à nouveau chaque année.

Le Comité d’honneur du Cercle, eut le privilège d’obtenir le haut patronage de Jean Meiser, le bourgmestre de la commune à l’époque. D’autres personnalités acceptèrent aussi de prêter leur nom à la bonne réputation du Cercle. Le conseiller communal, Albert De Baerdemaeker, fut président d’honneur jusqu’en 1934. Parmi son œuvre remarquable, il nous suffit de signaler que, pendant de nombreuses années, il fut le généreux donateur du char de la reine et de ses dames d’honneur. L’échevin Maurice Soupart, occupa la présidence du Cercle de 1934 à 1947.

Le Cercle s’interrompit pour la deuxième fois pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais il réapparut après la longue nuit d’occupation ennemie. C’est ainsi qu’en 1946, le cortège défila à nouveau joyeusement dans les rues de notre chère commune. Le succès fut éclatant et le public enthousiaste ne ménagea pas ses applaudissements. Le long du parcours, les rues étaient noires de monde. Le soleil était de la partie et les groupes avaient été soigneusement sélectionnés.

En 1947, les destinées du Cercle avaient été confiées à Edmond Van Rolleghem, remplaçant Emile Xhignesse, désigné pour occuper la charge d’échevin des Travaux publics et du Commerce. Son secrétaire général était Jean Capitaine. Cette année rivalisa avec celle de 1946. La composition du cortège fut entièrement renouvelée ; l’important  public qui stationnait sur le parcours vit défiler une pléiade de groupes nouveaux, dont les costumes chatoyants illuminaient les yeux de chacun. Les gilles se montrèrent agressifs et la tribune des officiels subit un bombardement d’oranges. En 1948, le comité de sélection fit un effort en vue de réaliser mieux encore la formule, à savoir : « Toujours renouveler les groupes participants ». Un imposant cortège publicitaire vient se joindre au défilé, indice certain que le carnaval justifie sa réputation d’amener la grande foule. En 1955, le 45ème cortège dans l’ordre chronologique, resta tout particulièrement dans les mémoires, ce fut une année exotique. On y vit des martiens venus de Tongres, d’un sultan et de son harem d’origine renaisienne, des clowns de Hasselt, des esquimaux de Maaseik et même des cosaques de Willebroek, encadrés par la Police communale et la Gendarmerie nationale à cheval et en grand uniforme de parade. Pendant de nombreuses années des bannières ont été offertes par des généreux donateurs et décernées aux groupes les plus méritants, elles font l’orgueil des sociétés auxquelles elles sont attribuées. Elles accompagnent ces sociétés dans tous leurs déplacements, allant parfois porter bien loin la renommée de la commune de Schaerbeek. Ce sont de petits chefs-d’œuvre exécutés par deux artistes schaerbeekois, Madame Yvonne Verplaetse et Monsieur Edouard Peelaes.

L’histoire du carnaval connu un nouvel arrêt avec celui du cercle qui l’organise. Son dernier carnaval eut lieu le 16 septembre 1978, le « Cercle Place Colignon-Attractions » ayant cessé ses activités, il ne subsistait guère d’espoir de le voir rétablir un jour. De nombreux schaerbeekois regrettaient la disparition de cette manifestation. La télévision, les télécommunications et les paraboles avaient assassiné le cortège. Même le personnage populaire de Pogge semblait passé de mode. Tout au plus gardait-on le souvenir d’une cerise et d’un âne, imagerie d’un vague passé brumeux.

« Mais à Schaerbeek », dit-on « il ne faut pas vendre la peau de l’âne avant de l’avoir tué ! ».

20 ans plus tard, le carnaval réapparu une nouvelle fois. Une équipe animée par l’échevin des Classes moyennes et de l’Etat civil, Jean-Pierre Van Gorp, avait décidé de relancer cette journée de liesse populaire, en collaboration avec les divers services de l’administration communale de Schaerbeek. Sans oublier qu’une « Commission Cortège », avait été créée spécialement pour la circonstance. Le Collège des bourgmestre et échevins accepta de fournir avec les moyens communaux, l'effort nécessaire pour réorganiser le cortège.

Après vingt ans de sommeil, place au 69ème Grand cortège carnavalesque de Schaerbeek, qui eut lieu le samedi 28 mars 1998. A cette occasion plus de 1000 participants, pas moins d’une trentaine de groupes, costumés et parés de façon élégante ou burlesque, formèrent un cortège de deux kilomètres. Au départ de la place Général Jean Meiser, le cortège s’étire sur six kilomètres en passant par l’avenue Charles Rogier, la place de la Patrie, l’avenue Pierre Chazal, la place et l’avenue Eugène Dailly, la place Colonel René Bremer, la rue Antoine Van Hammée, pour tourner ensuite dans l’avenue Paul Deschanel, l’avenue François Voltaire où le cortège prenait toute sa dimension, pour déboucher dans la rue Général Alexis Eenens et remonter la chaussée de Helmet, rythmée par les roulements de tambours. Ensuite par les rues Richard Vandevelde, Stijn Streuvels et du Tilleul, pour nous amener dans le haut de la chaussée de Helmet, avant d’aborder les rues de la Bruyère, Fernand Séverin pour parvenir enfin au square François Riga et se disloquer devant l’église de la Sainte-Famille.

En tête du cortège, se trouvait une caravane publicitaire de 60 véhicules. Le cortège proprement dit, était mené par le prince d’Europe, suivi, Ô surprise des surprises d’un cuistax, sur lequel pédalaient allégrement le bourgmestre et les échevins. On pouvait voir défiler, les géants de Schaerbeek et le célèbre agent 15, les Têtes d’Ânes, les Zoulous de Zottegem, la fanfare et le géant du Meyboom, les macrales d’Hélécine, le char de la jeunesse schaerbeekoise, le train du Lycée Verwée, les gilles du Pays Noir et notre vedette locale le petit Pogge, sans oublier les nombreuses majorettes, fanfares et les tonnes de confettis.

Ainsi, poursuivant une tradition instaurée au début du 20ème siècle, chaque année le cortège du carnaval, rebaptisé le « Scharnaval » défile dans les rues de la commune.

Depuis 2006, Etienne Noël échevin des Classes moyennes et du folklore a repris le flambeau. S’inscrivant dans la tradition de ses nombreux prédécesseurs, il a décidé de soutenir fermement le folklore et plus particulièrement le Scharnaval : « Il n’y a pas d’Arbre sans racines ». Avec l’association « Schaerbeek la Dynamique » qu'il préside et le service des Classes moyennes, le parcours a été légèrement raccourci et le nombre de véhicules annexes (sponsors, accompagnateurs, etc…) a été réduit pour « assurer le spectacle » et terminer le cortège avec le coucher du soleil devant un podium installé place de Helmet. Une démarche est également entreprise pour associer toute la population schaerbeekoise (concours de photos, de déguisements, de dessins). 

Le 28 mars 2009, lors du 80ème cortège carnavalesque et malgré un temps plutôt maussade la toute grande foule était au rendez-vous. Cette grande manifestation reine du folklore, a déridé les schaerbeekois. Accoudés aux fenêtres, aux balcons ou en haies d’honneur sur les trottoirs. Le cortège carnavalesque de Schaerbeek est de loin le plus important de la région bruxelloise et a su se tailler une solide réputation dans le milieu du folklore, il attire plus de 30.000 spectateurs. Il y a de plus en plus de gens déguisés qui accompagnent, de plus en plus d’associations schaerbeekoises qui y participent. Les enfants s’en donnent à cœur joie sous des pluies de confettis et de bonbons. C’est la fête, tout le monde s’amuse, même les adultes !

En tête du cortège, flotte fièrement le drapeau du 80ème anniversaire du carnaval offert par l'échevin sous la protection de notre agent 83 « Léon », suivi par huit petits ânes, clin d’œil au surnom donné à Schaerbeek, « la cité des ânes ».  Les membres du Collège des Bourgmestre et échevins qui abandonnent leurs cuistax historiques pour défiler à pied, déguisés en habits des « années 1900 », tout cela sous l’œil vigilant du nouveau prince carnaval Pierre-Claude Ier, qui trônait dans une belle décapotable. 

Plus d’une trentaine de groupes folkloriques étaient au rendez-vous, sans négliger les nombreux participants typiquement schaerbeekois : des écoles dont l’école n°17, La Vallée et Champagnat. Le char défilant pour le Télévie, les danseurs boliviens, les gilles de Charleroi, les Ours en Fête d’Andenne, les majorettes, le petit Pogge, le char Infor Jeunes, mister senior en calèche, le Musée de la bière, les géants venus en nombre et bien d’autres groupes venu des quatre coins de la Belgique et sans omettre notre empereur Boule Ier, nos rois Julo, alias Pogge, et Herwig, notre princesse Marie-Christine et notre prince Bill.  Ils sont accompagnés par les inévitables bûûmdroegers et la fanfare du Meyboom.  Sont présents aussi les meilleurs chars du carnaval d’Alost, réputé pour l’humour féroce avec lequel on y caricature l’actualité.

Le 80ème Scharnaval inscrit Schaerbeek dans le cercle restreint des cités carnavalesques.

Le carnaval a trouvé sa place.

Si Paris vaut bien une messe au temps d’Henri IV, le cortège carnavalesque et le folklore de Schaerbeek méritent bien une exposition. Durant deux semaines qui précèdent le carnaval, une grande exposition est organisée dans le Hall des échevins de l’Hôtel communal de Schaerbeek. On peut y découvrir de nombreuses photos prisent durant le carnaval de Schaerbeek de l’année précédente et admirer aussi d’anciennes affiches en couleur, des cartes postales, des médailles, plus de 200 vieilles photographies, des programmes, d’anciennes bannières que l’on remettait aux groupes carnavalesques les plus méritants, tous objets ayant un rapport avec le carnaval. Cette exposition connaît toujours un beau succès, ce qui laisse croire que le folklore garde de très nombreux partisans. Elle est rehaussée par la présence de plusieurs empereurs, rois, princes ou princesses du carnaval venu des quatre coins du Royaume.

C’est durant cette exposition qu’est « intronisé » le nouveau roi, prince ou princesse de Schaerbeek. Le vainqueur reçoit un sceptre et les clés de la commune qui lui sont symboliquement remis et qui aura le privilège de mener, avec le Collège, le grand cortège carnavalesque qui sillonnera les rues de la commune.
 
Non, le folklore n’est pas mort à Schaerbeek !