Dünya Uygur Birliği Başkanı Rebiya Kadeer

Dünya Uygur Birliği Başkanı Rebiye Kadeer hakkında fransızca bir makale yazan Pierre Bastin'in düşüncelerini sizlerle paylaşıyoruz.

Dünya Uygur Birliği Başkanı Rebiya Kadeer hakkında fransızca ve Türkçe bir makale yazan Pierre Bastin'in düşüncelerini sizlerle paylaşıyoruz. Rebiya Kadeer et la cause ouighoure : Le matin du vendredi 7 décembre, je reçois un coup de téléphone d'un ami ouigour : « Rebya Kadeer, est à Bruxelles pour une série de conférences au parlement européen. C’est une amie à moi, de l’époque où je vivais encore au Turkestan Oriental. Je l’ai rencontrée hier et lui ai parlé de toi. Elle nous invite ce soir à lui rendre visite dans son hôtel… ». Après avoir fixé les modalités du rendez-vous de la soirée, je repose le téléphone avec enthousiasme et incrédulité. Rebiya Kadeer, la passionaria de la cause ouighoure, la présidente du Congrès Ouighour Mondial (WUC), qui est au Turkestan oriental ce que le Dalaï Lama est au Tibet, Rebiya Kadeer donc est à Bruxelles…Cette même Rebiya Kadeer dont pas plus tard qu’un jour auparavant j’essayais (vainement) de comprendre les discours sur youtube…Rebya Kadeer est à Bruxelles et nous allons la rencontrer. Ce vendredi sera pour moi un jour exceptionnel, c’est entendu, ma soirée sera ouighoure et mes pensées reprennent le chemin de l’Asie Centrale, région que j’aime et dans laquelle j’ai eu la chance de me rendre il y a quelques années. C’est donc avec une émotion très particulière que, dés après la fin de mon travail, je rejoins chez lui mon ami A. Nous avons rendez-vous à l’hôtel Capitale, chaussée de Vleurgaet. A a préparé pour l’occasion un plan typiquement ouighour, le laghman, sorte de pâtes aux légumes et à la viande, que dit-on Marco Polo aurait ramené en Europe et qui serait l’ancêtre de nos spaghettis. Après une dizaine de minutes d’attente dans le hall de l’hôtel, Rebiya Kadeer fait son entrée. C’est un petit bout de femme d’une soixantaine d’années, à l’énergie extraordinaire. Les cheveux séparés en deux nattes, coiffée de la doppa (chapeau traditionnel ouighour), vêtue d’un sobre tailleur et d’une chemise blanche, elle arbore au revers de sa veste le Gökbayrak, le drapeau du Turkestan Oriental, sorte d’Ay Yildiz sur fond bleu ciel. A peine installée, elle commence à parler comme si nous nous connaissions depuis toujours. Les sonorités gutturales si particulières des langues altaïques résonnent dans la pièce. La première chose qui me frappe, c’est la simplicité et l’intensité du regard et de la voix de la passionaria ouighoure. Rebya Kadeer, qui parle ouighour et chinois me dit qu’elle comprend le turc mais ne sait pas le parler. J’essaye de suivre ce qu’elle me dit, mais ce n’est pas évident… Heureux d’être là, conquis, je multiplie les sourires pour lui communiquer mon bonheur et mon enthousiasme de la rencontrer. Après quelques minutes de cette conversation à bâtons rompus, nous sommes rejoints par M, un autre ami ouighour qui lui sert de traducteur. Nous quittons le hall de l’hôtel et l’entrevue se poursuit dans la chambre. Devant nous les assiettes de laghman. Infatigable, la petite grande dame parle, parle et parle encore, de son débit saccadé si particulier, ayant à cœur que nous connaissions tous les détails de son histoire et de la cause qu’elle défend et dont elle est devenue le symbole. Rebya Kadeer est née en 1947 dans un milieu modeste. A force de travail et de courage, cette mère de 11 enfants est devenue une des femmes d’affaires les plus en vue de son pays, à tel point qu’en 1995, elle fut une des représentantes pour la Chine de la IV Conférence pour les Femmes des Nations Unies. Tout allait bien pour elle jusqu’au jour où, membre de la Conférence Consultative Politique de la République de Chine, elle demande, au parlement chinois, la reconnaissance des droits culturels de la minorité musulmane et turcophone du Turkestan Oriental. Tombée en disgrâce, elle nous explique alors le choix que lui ont proposé les chinois : soit garder sa fortune et renoncer à ses activités politiques soit continuer à défendre la minorité ouighoure, avec les risques que cela comporte… Refusant de céder au chantage des autorités chinoises, la sanction ne se fait pas attendre. En août 1999 Rebya Kadeer est arrêtée à Urumqi (capitale du Turkestan Oriental) et condamnée à huit d’emprisonnement sous le prétexte qu’elle aurait transmis des informations confidentielles à l’étranger. On lui reproche aussi de détenir une liste d’activiste ouighours qu’elle refuse de transmettre aux autorités. S’animant, elle nous explique comment sa peau s’est couverte de plaies dues à son confinement pendant 2 ans dans une cellule privée de lumière. Une phrase, que je comprends, revient sans cesse dans son récit « ölmeymen, ölmeymen », « je ne vais pas mourir ». Elle raconte comment, victime des traitements inhumains des prisons chinoises, elle s’est promis de ne pas mourir pour défendre les droits de son peuple. C’est à ce moment –nous dit-elle-qu’elle a compris qu’elle seule pouvait empêcher sa culture et son peuple de mourir. Sa mission état désormais de survivre et de faire entendre la cause ouighoure auprès des opinions publiques internationales. Non, elle ne mourrait pas dans ces geôles, contrairement à ce que lui disait ses gardes chinois : « tu mourras ici et nous n’enterrerons sur le pas de la porte, tous les jours nous marcherons sur ton corps »…Après 5 ans de captivité, dont 2 ans en cellule obscure, Rabya Kadeer est libérée suite à des pressions internationales et bannie de son propre pays. Le plus extraordinaire est qu’en racontant cela, Rebya Kadeer ne semble pas affligée, bien au contraire, c’est comme si toutes ces épreuves lui avait donné encore plus d’énergie pour défendre sa cause… La conversation reprend un tour moins dramatique. La petite grande dame, qui malgré son destin extraordinaire, a gardé la simplicité d’une villageoise, me dit avec malice que si les chinois ne l’en avait pas empêchée, elle aurait encore fait 3 ou 4 enfants. Elle m’explique aussi que la culture ouighoure est la culture mère de tous les autres peuples turcs, kyrgyz, kazak, ouzbek, azéri, turc de Turquie. « Si tu parles ouighour, tu peux communiquer avec tous les peuples turcophones » et elle ajoute « en deux mois tu peux apprendre ». Je ne la crois pas mais nous rions et je la remercie pour son optimisme…Une fois encore, je suis fasciné par l’étendue géographique couverte par les langues turques : avec le turc de Turquie, celui qui est parlé dans les rues de Bruxelles, j’arrive à communiquer et à comprendre 20 à 30% de ce que me raconte cette grande dame, née en Chine, à 6000 kilomètres de notre capitale. Cependant, la journée a été longue et Rebya Kadeer est fatiguée, elle renverse la doppa sur le devant de sa tête, baille avec simplicité et s’allonge pour se reposer. Le temps est venu de prendre congé, nous nous saluons. « Sizge köp rekhmet », je balbutie les quelques mots d’ouighour en ma possession. Heureux comme un enfant, j’ai le sentiment d’avoir rencontré, dans le monde galvaudé et factice dans lequel nous vivons, un être rare, un véritable être humain dans le plein sens du terme. Une idée folle me passe par la tête et dans mon enthousiasme j’ai envie de prendre la petite grande dame dans mes bras et de lui dire « apa (ana, mère), nous t’avons entendue, nous sommes avec toi ». Nous sortons de la pièce. Dans la voiture qui glisse dans la nuit bruxelloise, A, M et moi-même nous nous jurons de défendre et de faire connaître la culture des ouighours, peuple turcophone opprimé de Chine… PS : Depuis quelques années, les ouighours subissent un véritable génocide culturel de la part du gouvernement chinois. L’enseignement en langue ouighoure est interdit non seulement dans les universités et dans le secondaire mais également dans les écoles primaires. La seule langue reconnue au Sinkiang (le nom chinois du Turkestan oriental) est le chinois. De plus le gouvernement de Pékin essaie (et réussit) de renverser l’équilibre démographique en implantant des millions de colons chinois au Sinkiang. Ainsi, selon les derniers recensements, de nos jours, les Ouighours seraient devenus minoritaires dans leurs pays. Pour ceux que ça intéresse, des cours de langue ouighoure sont organisé dans les locaux de l’asbl Turkish Lady, 112 rue Braemt, à 1210 Saint Josse. Informations : 02 219 89 39 / 0484 64 64 24 ************************ Rebiye Kadeer ve Uygur halkının varlık mücadelesi 7 Aralık Cuma sabahı,arkadaşım A. telefonda « Rebiye Kadeer, Avrupa Parlamentosu'nda bir seri konferans vermek için Brüksel'de, kendisi benim Doğu Türkistan'da yaşadığım yıllardan arkadaşım olur. Dün konuştuk, ona senden söz ettim. Bizi bu akşam kaldığı otele davet ediyor » dedi. Randevu saatini ve buluşma yerini belirledikten sonra telefonu kapattığımda büyük bir heyecan duydum. Zira Rebiye Kadeer Uygur halkının varlık mücadelesinin öncüsü, bir ölçüde Doğu Türkistan'ın Dalai Laması, dünya Uygur Kongresi başkanı Brüksel'deydi. Birkaç gün önce, bir video paylaşım sitesinden aynı Rebiye Kadeer'in bir konuşmasını (boş bir çabayla) anlamaya çalışmıştım. Bu cuma günü benim için anlaşılacağı üzere, çok özeldi. Özel bir Uygur gecesi olacaktı. Beni bundan birkaç yıl önce gitme şansı bulduğum Orta Asya'ya götürecek özel bir gece. Bu heyecanla, işten çıkar çıkmaz arkadaşımla buluştum. Otelde randevumuz vardı. Uygur arkadaşim, bu geceye « laghman » (bir çeşit etli makarna) isminde özel bir uygur yemeği hazırladı. Bu yemeğin Avrupa'ya Marco Polo tarafından götürüldüğü ve bizim spagettinin atası olduğu söylenmektedir. Otel girişinde on dakika kadar bekledikten sonra, Rebiye Kadeer geldi. 60 yaşlarında, ufak tefek enerji dolu bir kadındı. Saçaları ikiye ayrımış ve örgülü, kafasında geleneksel uygur şapkası « doppa » vardı. Yakasinda gök mavisi fonda ay yıldızın olduğu Doğu Türkistanın bayrağı, yani Gökbayrak vardı. Oturur oturmaz bizimle sanki yıllardır tanışıyormuş gibi konuşmaya başladı. Ortalığı bir anda alışık oldugum altay dilinin nameleri kapladı. Benim ilk gözüme çarpan, Kadeer hanımın sadeliği ve içten, samimi bakışlarıydı. Kendisi Dogu Türkestan'da konuşulan uygurcayı konuşuyor, türkçeyi anlıyor fakat konuşamıyordu. Ben de söylediklerini anlamaya çalışıyordum, fakat bu o kadar kolay birşey değildi. Bu havadan sudan sohbetimizden sonra baska bir uygur arkadasi bize katıldı ve tercümanlık yaptı. Otelin girişinden odaya geçtik. Bir yandan meşur uygur yemeği laghmanı tadarken, diğer yandan Kadeer hanımı buralara kadar sürükleyen hayat hikayesini ve mücadelesini dinlemeye koyulduk. Rebiye Kadeer 1947 yılında dünyaya geldi. Mücadele hırsı ve cesaretiyle, 11 çocuk annesi bu kadın, büyük bir iş kadını olmayı başardı. Hatta 1995 yılında Birleşmiş Milletler IV kadın Konferansına Çin'i temsilen katıldı. Herşey iyi gidiyordu. Fakat Çin Cumhuriyeti Danışma Kurulu üyesi olarak, parlamentoya Doğu Türkistan'daki türk ve müslüman azınlığın kültürel haklarının tanınmasını istedi. Bu öneriyle Çin Cuhuriyeti ile yollarını ayırmış oldu. Çin Hükümeti kendisine iki seçenek sundu: ya bütün politik faaliyetlerinden vazgeçip bulunmuş olduğu konumu ve serveti koruması ya da tüm riskleriyle uygur halkının haklarını savunmaya devam etmesi... Birinci seçeneği reddetdiği için Çin Hükümeti onu cezalandırmada geçikmedi. 1999 yılında Urumqi'de(Doğu Türkistan'ın başkenti)tutuklandı. Yabancılara ülkenin gizli bilgilerini verdiği gerekçesiyle tutuklanarak 8 sene hapse mahkum edildi. Ayrıca, uygur militanlarının listesini devlete vermediği gerekçesiyle de suçlandı. Işık olmayan bir hücrede vücüdu yara bere içinde kaldıği 2 yılını anlattı bizlere. Hikayesinde sürekli kullandığı bir cümleyi şimdi anlıyorum: « ölmeymen » ölmiyeceğim. Çin hapishanelerinde uğradığı çağ dışı uygulamaları anlatırken, halkının haklarını sonuna kadar savunmaya yemin ettiğini söyledi. Kendisinin halkının ve kültürünün ölmemesi için tek çare olduğunu iletti bizlere. Tek amacının hayatta kalıp, halkının varlık mucadelesini tüm dünyaya duyurmak olduğunu aktardı. Kodeste ölmeyecekti; çinli gardiyanların ona dediği gibi:« burada öleceksin seni kapının önüne gömeceğiz ve her gün seni çiğneğeceğiz ». Beş yıl tutukluluk iki yıl hücre hayatından sonra Çin'e yapılan uluslararası baskılar sonucu serbest bırakıldı. Beni şaşırtan ise, tüm bu yaşananları büyük bir rahatlıkla anlatmasıydı. Sanki yaşadığı sıkıntılar ona daha da güç ve enerji vermişti. Bütün bu üzücü olayların ardından daha başka şeyler konuştuk. Bu ufak tefek kadın tüm yaşadıklarına rağmen bir köylü sadeliğini ve içtenliğini koruyabilmişti. Hatta bir ara bana, çinliler müsade etselerdi üç dört çocuk daha yapacaktım dedi. Bana uygur kültürünün nasıl tüm diger Türk milletlerinin kültürlerinin ( kırgız,özbek, azeri, Türkiye türkleri) anası olduğunu açıkladı. Kadeer « Eğer uygurca biliyorsan diğer tüm Türk toplumlarıyla iletişim kurabilirsin »dedi ve « iki ayda uygurcayı öğrenebilirsin » diye ekledi. Ben buna pek inanmadım fakat bu iyimserliğinden dolayı kendisine teşekkür ettim. Bir defa daha türkçe konuşulan bu geniş coğrafyaya hayran kaldım. Brüksel sokaklarında da konuşulan, Türkiye türkçesi ile Çin'de doğan ve 6000 kilometre öteden gelen bu kadınla anlaşabildim ve söylediklerinin %20 ila 30'unu anladım. Uzun bir gün olmuştu Rebiye hanım yorulmuştu. Müsaade istedi ve « Sizge köp rekhmet » diyerek, istirahate çekildi. Not: Birkaç yıldan beri, uygur halkına Çin Hükümeti tarafından kültürel bir soykırım uygulanmaktadır. Uygurca eğitim, üniversiteden ilkokula tüm eğitim kurumlarında yasaklanmıştır. Resmi olarak Dogu Turkestan 'da kullanılan tek dil çincedir. Ayrıca Pekin Hükümeti bu bölgeye çinlileri yerleştirerek nüfus dengesini bozmaya çalışmaktadır ve büyük ölçüde bunu başarmıştır. Son araştırmalara göre uygur halkı kendi memleketinde azınlık durumuna düşmüştür. Turkish Lady, ( rue Braemt,112 – 1210 ) derneğinde bir süredir uygurca dersleri verilmeye başlanmıştır. İlgilenenler belirtilen telefon numaralarından bize ulaşarak, bilgi alabilirler. Tel:02 219 89 39 / 0484 64 64 24